Maquillage enfant et confiance en soi : plus qu’un jeu, une clé pour bien grandir

Pourquoi nos enfants aiment-ils tant se déguiser et se maquiller ? L’amusement ? Le plaisir d’être avec les copains ? Naturellement, mais pas seulement. Avec ses fards, ses coups de pinceaux et ses éclats de rire, le maquillage pour enfants cache un véritable outil de développement. Se déguiser, se colorer le visage, incarner un personnage sont autant d’expériences qui aident les plus jeunes à oser s’affirmer, exprimer leurs émotions et renforcer la confiance en eux. Et si ce moment de jeu devenait aussi une belle occasion de renforcer le lien entre parents et enfants ?

Pour un enfant, se déguiser n’est pas anodin. Derrière le costume de super-héros, de papillon ou de fée, il y a le besoin d’explorer le monde et ses propres émotions. C’est ce que les psychologues appellent le jeu symbolique : les fameux jeux d’imitation des catalogues de jouets. Dès 18 mois, un enfant commence à faire semblant, à faire « comme s’il » dormait, mangeait, etc. Avec la socialisation à la crèche puis à la maternelle, les jeux de mimétisme deviennent l’une des principales occupations des enfants. Le déguisement et le maquillage ont cette force de permettre à l’enfant de se glisser dans un rôle et d’explorer son imaginaire. Après avoir simplement reproduit, l’enfant expérimente des rôles, imagine des situations, crée de nouveaux rôles et de nouvelles histoires.

Choisir son personnage et évoluer dans des univers extraordinaires pousse l’enfant à imaginer l’histoire dont il sera le héros. Il va devoir créer son récit, composer avec les actions d’autres personnages qui vont changer le cours de l’histoire : adapter sa posture de chevalier, trouver une solution magique ou savoir terminer son aventure. Le maquillage permet à chaque enfant d’adopter le comportement d’un personnage, de réutiliser des mots entendus et des scènes vues dans son dessin animé préféré. En imaginant des situations où il peut être fort, drôle, courageux ou doux, l’enfant met en scène sa personnalité. Par le choix d’une couleur, d’une forme tracée sur son visage ou d’un tatouage sur son bras, le maquillage vient exprimer sa créativité, ses goûts et ses émotions. Le maquillage, loin d’être un simple accessoire, devient un outil d’expression émotionnelle. Il permet à l’enfant d’extérioriser des émotions parfois difficiles à verbaliser : un ton vif pour la joie, un trait de bleu pour rêver, un papillon pour se sentir libre …

Le choix d’un déguisement ou d’un maquillage relève rarement du hasard (pour les adultes non plus d’ailleurs). Comme dans un jeu de rôle, le personnage incarné est souvent à l’opposé de qui nous sommes vraiment. Il incarne qui nous aimerions être, à qui nous aimerions ressembler avec ses qualités et ses forces. Il dit aussi qui nous sommes, ce que nous ressentons, pensons et pensons être. Pour entrer dans la peau de son personnage, il faut :

• Agir comme lui : s’approprier ses qualités, ses capacités physiques.
• Penser comme lui : regarder le monde avec ses yeux, se mettre à sa place.
• Ressentir comme lui : associer une personne à une émotion, une réaction.

Comme au théâtre, le temps de jeu devient alors l’occasion de développer son empathie, de laisser exploser une colère, de libérer la parole et les émotions. L’enfant expérimente différentes facettes de sa personnalité et développe son assurance. Le maquillage devient un outil d’affirmation personnelle. Il participe à son apprentissage de l’autonomie et de l’expression de soi : « je peux choisir », « je peux créer », « je peux être moi, autrement. »

En choisissant ses teintes, son personnage ou son motif, l’enfant affirme ses préférences et se construit une image de soi plus assurée. Le maquillage ludique l’encourage à sortir de sa coquille pour vaincre sa timidité, à prendre une autre posture tantôt plus extravertie, tantôt plus romantique. Ce processus est essentiel dans le développement de la confiance : il apprend à prendre des décisions, à assumer ses choix et à être fier du résultat. Se voir transformé renforce le sentiment de pouvoir, la fierté, la confiance et la valorisation de soi.

Et si, le temps d’un maquillage, les rôles s’inversaient ? L’enfant prend le pinceau, le parent devient le modèle. C’est un moment rare, presque magique, où l’adulte lâche le contrôle et où l’enfant guide, observe, décide. Une occasion pour les parents de laisser le contrôle, d’observer la créativité de leur enfant, voire leur besoin d’autonomie.
Cette inversion douce des rôles ouvre une fenêtre sur la relation parent-enfant :

• Certains parents découvrent un enfant plus sûr de lui qu’ils ne l’imaginent.
• D’autres réalisent qu’ils ont du mal à se laisser faire et « à ne pas corriger ».
• Beaucoup constatent combien le rire, la créativité et l’imprévu soudent la relation.

Quand le maquillage devient un miroir symbolique, il reflète la façon dont l’enfant perçoit la relation et sa place dans cette relation. Ces moments révèlent la confiance mutuelle, la patience, la complicité et parfois les tensions. Ce reflet peut être une surprise ( parfois désagréable ) pour les parents qui se découvrent à travers les yeux de leurs enfants. Ils offrent une occasion en or d’exprimer ses émotions. En laissant son enfant expérimenter, le parent lui montre également qu’il a le droit d’essayer, de se tromper, de recommencer. En se prêtant au jeu, le parent devient partenaire d’apprentissage — et pas seulement guide.
Voilà une belle façon d’apprendre à se (re)découvrir mutuellement, tout en partageant un instant léger.

Croyez-vous que le maquillage ne soit vraiment qu’une histoire de grimage, de monstres et d’animaux ? Si vous n’êtes pas convaincus de la puissance de maquillage sur le développement de la créativité et l’épanouissement de vos enfants, prenez le temps de les écouter pendant qu’ils jouent la plus grande scène de leur jeune vie. Vous découvrirez sans doute ce qui se joue pour eux au-delà de la simple recherche de l’amusement et du plaisir. Chez Namaki, nous sommes convaincus que se maquiller, pour un enfant, ce n’est pas seulement “faire comme les grands”. C’est une façon de se raconter, de se découvrir, et parfois, de mieux se relier à ceux qu’il aime.